Après deux maladies chroniques, des années d’invalidité, mais surtout un désir profond de vivre autrement, voici une exposition collective sur mes chemins de guérison… – Marie Cornellier
120 masques
Pendant 4 ans, j’ai dû porter un masque médical lorsque je sortais de la maison. Je souffrais d’hypersensibilité environnementale, une maladie d’intolérance aux polluants et sans cette protection, j’avais des infections à répétition.
Des amis m’ont suggérée de décorer mes masques… tant qu’à faire, pour faire rire. C’était tout à fait irréaliste puisque je n’aurai pas supporté la peinture, les feutres ou tout autre produit de création. Mais l’idée était bonne. Alors je les ai relancés et invités à me créer quelques masques de leur concoction… pour le plaisir, pour les exposer. C’est ce qui s’est passé en 2004, pour les premiers 70 d’entre eux. Le succès a été tel que d’autres personnes m’ont approchée pour créer les leurs. Je me suis retrouvée avec quelques 120 masques.
© masques : Mario Beaudet, Liesbeth Bos, Elaheh (sa belle-fille et mère de Nathaniel), Nathaniel (fils de Elaheh et petit-fils de Liesbeth), Katia Breton, Meredith Carruthers, Suzanne Chan, Esther CImet Shojiet, Marie Cornellier, Suzanne Hamel, Renée Lévesque, Ann Milligan, Lori Hazine Poisson, Lorraine Pritchard, Michael Reinhart, Karen Trask, Patsy Van Roost, Brel (fils de Patsy), Fred Ward, Burhan Zarhai, Marc (un artiste de rue)
mixte média sur masque médical, 7 cm x 20 cm, 2004 – 2009
120 antidotes
Mais ce succès ne me convenait pas totalement, parce que ça mettait l’accent surtout sur la dysfonction, alors que moi je voulais porter toute mon attention sur la possibilité d’une guérison. L’année qui a suivi, pendant 120 jours, j’ai créé un antidote pour chacun des masques existants. Dans certain cas, il symbolisait mon incapacité dans le moment présent, dans d’autre une transformation profonde.
© 120 antidotes : Marie Cornellier 2007, mixte média sur papier japonais, 13 cm, 2007
120 moments de bonheur
Puis une autre année a passé, toujours concentrée sur ce qui m’apporterait un rétablissement durable. Et voilà que je réalise que je dois maintenant m’imaginer reprenant une vie normale afin d’amener le coeur, le corps, l’esprit à sortir de mes schémas de maladie. Hum… tout un défi! Je commence donc à travailler sur la série «bonheur», parce qu’il fallait bien donner à ce nouveau passage une qualité qui en valait la peine, qui me donnerait l’envie de faire ce chemin qui allait être très demandant. Le bonheur, ça allait être.
Le bonheur d’être, le bonheur de retrouver le mouvement, d’évoluer avec les autres, de prendre soin du vivant. Le bonheur de respirer du vert… tout ce vert autour, qui se reflète en moi : celui de la nature, du chakra de mon coeur, de tout ce que je mange maintenant à profusion qui en a la couleur.
© série bonheur : Marie Cornellier, photo numérique, 20 cm x 30 cm, 2008
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Expositions
de l’air s.v.p. boutique Au Papier Japonais, Montréal, 2004
depuis que je respire du vert… bibliothèque Mordecai-Richler, Montréal, 2009